Reportage par Jot Veillet / Photos : Trip Fontaine & Magali Boyer
Le groupe allemand 1 est de retour en France pour deux concerts : le 26/11 à Paris (Bataclan) et le 28/11 à Lyon (le Transbordeur). En attendant, revivons ensemble notre seconde rencontre parisienne avec nos nouveaux héros.
UNE TOUTE PREMIÈRE FOIS
Retour dans la chambre. Les quatre garçons forment très sagement un cercle, chacun à sa place pour participer à égalité à l’interview. Bill sera le premier à réagir, lorsque je lui annonce très fièrement que leur album « Schrei-so laut du kannst » vient de se classer, en France, dans les vingt meilleures ventes de CD toutes catégories confondues. « C’est vraiment super génial ! C’est plutôt rare qu’un groupe allemand ait du succès en France. On est très fiers d’être dans le top ! » Les tickets de leur premier concert français, donné le lendemain de l’interview au Trabendo (Paris), se sont arrachés en moins de quatre heures. « Nous revenons d’une très longue tournée en Allemagne, ce concert a quelque chose de particulier pour nous. C’est le premier vrai contact avec nos fans ici, la première fois qu’on les rencontre en face à face. On va vraiment donner le meilleur de nous-mêmes. « Gustav s »exalte, « c’est un concert qui va rester gravé dans notre mémoire ! » ET Tom de préciser : « On a l’habitude maintenant de jouer sur des grandes scènes. Là le fait de se retrouver dans un lieu plus intime donne à ce concert un côté très particulier ». Il a beaucoup apprécié le concert acoustique enregistré la veille dans les studios de Radio France. « On l’a déjà fait, assez rarement certes, pour des émissions de télé en Allemagne. De toutes façons, nous composons toutes nos chansons en acoustique pour notre prochain album. Tout est possible… », suivant l’exemple des versions unplugged de « Schrei » et « Durch den monsun », disponible sur l’édition française de leur premier CD.
SCHREI ! SHOUT ! CRIE !
Les Tokio Hotel se livrent alors à quelques scoops. « On va continuer la coopération étroite avec nos producteurs (Peter Hoffmann, Pat Benzner, Dave Roth et David Jost, Ndr), non seulement pour le deuxième disque, mais aussi dans les années à venir. Nous créons vraiment les musiques et les etxtes ensemble, donc c’est vraiment une chose que l’on va poursuivre. Nous en sommes très satisfaits. » S’il te plaît Bill parle nous des nouvelles chansons ! « On va poursuivre dans notre propre style, tout en expérimentant de nouvelles choses… Bref, on continuera à faire du rock allemand ! » S’ils viennent de ré enregistrer leurs chansons dans la langue de Shakespeare pour le territoire anglais, le groupe allemand est très fier d’avoir publié ici en France un album entièrement écrit dans leur langue natale. Eh Bill ça te tente de chanter en français ? « Pourquoi pas… » dit-il le sourire aux lèvres, « en tout cas, pour le prochain CD, nous allons continuer àécrire nos textes exclusivement en allemand ! »
RESTONS AMIS
Bill et Tom firent la rencontre de Georg et Gustav en 2001, lors d’un concert à Magdebourg (leur ville natale). Depuis, ils vivent ensemble comme dans une bulle. « Pourquoi pas un jour faire un duo avec une artiste féminine, mais de-là à accepter un membre en plus dans notre groupe, hors de question ! « Bill s’explique. « La vie d’un groupe, c’est quelque chose de très personnel, de très intime, et il nous est très difficile de trouver quelqu’un qui va exactement dans la même direction. » Ce qui n’enlève en rien à la générosité exemplaire de Tom. « Sur la tournée allemande, on a choisi d’offrir nos première parties aux groupes locaux pour leur donner la chance de se produire sur une grande scène et les booster ». Et Gustav de renchérir. « Nous quand on était à leur place, on rêvait de se produire sur une grande scène. On veut donner la chance aux autres de vivre la même chose que nous ».
JUSQU’AU BOUT DU MONDE
Ambitieux et plein d’allant, Tokio Hotel veut marquer son temps. « Dans dix ans, nous espérons faire exactement la même chose qu’aujourd’hui, c’est-à-dire faire de la musique. Nous voulons pouvoir continuer le restant de notre vie. Et si possible, pendant les trente ou quarante prochaines années ! » Et sont prêts à se battre jusqu’au bout. « On jouera ensemble notre musique sur scène, qu’elle soit petite ou grande ! Mais c’est sûr que l’on est loin d’avoir tout dit ! »
TOKIO HOTEL / LE MOUV / 26/09/06
Paris. 16h30, Studio 108. Fréquence 92.1. Bienvenue dans les locaux du Mouv’ pour l’enregistrement de la Mouv’ Session en compagnie des deux frères.
A cette occasion, seuls deux des membres du groupe sont réquisitionnés pour jouer deux morceaux issus de leur premier album dans des versions accoustiques guitare voix. Bill et Tom s’installent donc derrière les micros pour un échauffement de quelques accords et autant de notes avant d’y aller pour de vrai. Fin prêts, on réclame le silence, actionne la lumière rouge et c’est partit pour les choses sérieuses. Les deux frangins peuvent se lancer dans de nouvelles interprétations de « Durch den Monsun » (qui s’annonce probablement comme étant le prochain single) et « Der letzte Tag » sous l’œil attentif de leurs acolytes. Une écoute du rendu final et c’est dans la boîte, dès la première prise. Il faut dire que la symbiose entre les deux est indéniable et la voix de Bill est sublime dans cette ambiance intime et légère. A vos magnétos donc pour capturer des nouvelles versions qui deviendront très certainement très recherchées.
PARIS HOTEL
Mercredi 27 Septembre, 10h. Le téléphone sonne à la rédac. « Salut, Jeff, ça va ? Bon c’est OK pour Bill et ses potes. Rendez-vous à 13h45 pour l’interview avec tout le groupe. Viens à l’heure, ils ont un planning de ouf ! » Mon p’tit magnéto en poche, direction les Champs-Elysées. A peine rentré dans le hall d’hôtel, que la pression monte. Un garde du corps me surprend dans le couloir du 7ème étage à quelques pas de la chambre où je m’apprête à rencontrer le groupe. Tout se passe bien, mais il me faudra montrer patte blanche à l’ensemble du staff (management et maison de disques compris) avant de dire bonjour à mes stars allemandes. Bill Kaulitz, le chanteur, accepte avec une gentillesse exemplaire de se présenter devant l’objectif de Trip Fontaine, votre dévoué photographe. Son regard est percutant et son look glam-destroy d’enfer (poignet de force, ceinture à œillets et collier « American Idiot » de Green Day. Si Bill parait extravagant avec sa coiffure ébouriffée, il se prête avec un naturel déroutant aux exigences de la session photo ! Tom Kaulitz, le guitariste et le frère jumeau de Bill, Georg Moritz Hagen Listing, le bassiste, et Gustav Klaus Wolfgang Schäfer, le batteur, nous, rejoignent pour la session du groupe sur le balcon de leur suite. AU loin, la Tour Eiffel pointe son nez, incroyable mais vrai, les Tokio Hotel sont enfin chez nous, à Paris !
SEANCE DE DEDICACE 27/09/2006
Plus d’un millier de personnes, en majorité jeunes et de sexe féminin, s’étaient donnés rendez-vous à la Fnac Saint-Lazare en ce mercredi après-midi, pour assister à la séance de dédicaces des Allemands.
Pour patienter durant la demie-heure de retard, les fans reprennent en chœur et à tue-tête les paroles du désormais célèbre et incontournable single « Schrei », avant de voir débarquer les quatre Allemands sous une horde d’applaudissements, de cris et de pleurs en tout genre. Hystérie générale en somme pour une ambiance survoltée qui dépassera vite le pourtant très imposant service de sécurité, avec, à la fin, une émeute générale tentant de pourchasser le groupe au milieu des rayons renversés et saccagés ! Le combo n’aura quant à lui malheureusement pas pu contenter tout le monde, et même pour les plus chanceux. La rencontre gardera un goût amer compte tenu de son côté expéditif. Mais n’exagérons rien, le bonheur se lit sur la plupart des visages et ce ne seront certainement pas Marine et Camille, deux Parisiennes de quatorze ans, premières dans la file d’attente et arrivées sur place dès 8h du matin (précisons que la séance était initialement prévue à 17h30) pour être sûre d’approcher leurs idoles qui nous diront le contraire. N’est-ce pas les filles ?
Magali Boyer
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